L’objectif : court-circuiter la douleur de la sciatique le plus vite possible car elle risque de s’intensifier et d’être plus difficile à contrôler. Médicaments, kiné, infiltration… le point sur les différentes solutions.
La douleur aiguë démarre tout en haut de la fesse, se prolonge sur l'arrière de la jambe, irradie parfois jusqu'au petit orteil : c'est cela, une sciatique. Pour en venir à bout, voici l'ordonnance d'un rhumatologue.
Prendre le bon antidouleur
Mieux vaut vite consulter car la plupart des médicaments ne sont délivrés que sur ordonnance.
« Le paracétamol ne suffit pas le plus souvent. On le combine donc à des molécules antalgiques comme la codéine ou le tramadol, dit le Pr Rannou. Si la douleur est vraiment intense, on propose d’emblée un dérivé de la morphine. »
Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (privilégier l'ibuprofène) sont systématiquement associés, sauf si l’on est enceinte ou s’il y a une contre-indication médicale.
Le recours à un myorelaxant, comme le diazépam, pour détendre les muscles du dos, durs comme du bois en période aiguë de sciatique, est de moins en moins recommandé en raison de résultats discordants dans la littérature scientifique.
Bon à savoir : si votre médecin n’est pas disponible au moment où la crise se déclenche, vous pouvez, en attendant votre rendez-vous, prendre un médicament contenant du paracétamol et de la codéine dosée à 20 mg, disponible sans ordonnance (Codoliprane, Claradol Codéine...).
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Utiliser la chaleur
Les patchs chauffants portés sous les vêtements diffusent de la chaleur en continu pendant environ 8 heures.
Adopter les bonnes positions
Pour dormir : en chien de fusil, avec un coussin entre les genoux. Cette position soulage les disques vertébraux.
Pour sortir du lit : sur le dos, pivoter sur le côté et replier les genoux, les pieds dans le vide. Basculer en poussant sur le bras pour s’aider à s’asseoir.
Pour s’asseoir : sur les ischions (les os se trouvant sous les fesses), en gardant le buste ouvert et le bas du dos détendu.
Pour se lever : s’aider en poussant sur ses bras pour aller vers le haut sans se pencher en avant.
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Porter une ceinture lombaire
Selon le Pr Rannou, elle se justifie surtout dans les sciatiques liées à une hernie discale :
« Pour en apprécier l’efficacité, il faut la porter au moins dix jours. Si la douleur résiste, inutile d’insister ». Elle est prise en charge par la Sécu.
Accepter l’infiltration
Sans amélioration dans les deux semaines, une infiltration – injection de corticoïdes dans le canal rachidien – est souvent proposée, sauf pendant la grossesse.
"Deux à trois infiltrations, sur 15 jours soulagent jusqu’à 90 % des sciatiques d’origine discale, à condition de ne pas attendre plus d’un mois pour les initier."
Pour le canal lombaire, les résultats sont plus aléatoires : certains disent aller mieux, d’autres non.
Faire toutes ses séances de kiné
« Le nombre et l’efficacité des séances sont variables, dit Xavier Dufour. Mais si le diagnostic est bien posé, les effets positifs doivent se faire sentir dans les dix premières séances. »
On peut aussi se tourner vers l’ostéopathie sauf s’il s’agit d’une hernie discale où elle est contre-indiquée mais les séances ne sont pas remboursées.
7. Traiter les fourmillements
Quelque 20 % des personnes souffrent toujours après trois mois. À ce stade, la sciatique se traduit souvent par des douleurs neuropathiques : picotements, fourmillements...
« On prescrit du paracétamol et des médicaments qui agissent sur la fibre nerveuse », dit le Pr Rannou.
D’autres traitements peuvent y être associés sur le long cours : des antidépresseurs à faible dose si la douleur a entraîné une dépression et une anxiété, des antiépileptiques, à faible dose, si les douleurs neuropathiques prédominent.
Se (faire) masser avec des huiles essentiellesAllongé sur le côté non douloureux, épaules, hanches et tête alignées, jambes repliées, un coussin entre les genoux. Masser le dos, puis les lombaires et descendre le long du trajet douloureux. |