Le syndrome de fatigue chronique, également appelé “encéphalomyélite myalgique, est une maladie neurologique classée par la Caisse primaire d’assurance maladie parmi les asthénies, c’est-à-dire un épuisement moral et physique persistant.
La maladie se déclare brusquement, le plus souvent vers l’âge de 30 ans, sans qu’une cause précise n’ait encore été trouvée. Pour l’instant, seuls certains symptômes permettent de déterminer si l’on souffre de cette maladie. Mais le diagnostic pourrait évoluer si un test sanguin qui vient d’être développé, et qui serait efficace à 91%, résiste à un examen minutieux.
Comment fait-on le diagnostic de fatigue chronique ?
Les trois symptômes suivants sont obligatoires :
Fatigue depuis au moins 6 mois, intense, nouvelle ou d’un début défini. Cette fatigue ne doit pas résulter d’un effort excessif continu et ni être améliorée par le repos. Elle s’accompagne d’une réduction substantielle ou une altération du niveau des activités personnelles, professionnelles ou sociales auparavant réalisées.
Malaise après un effort
Sommeil non réparateur
Et ils doivent être accompagnés d’au moins une des deux manifestations suivantes : altération cognitive ou intolérance orthostatique (étourdissements quand on se lève).
Trop souvent, le syndrome de fatigue chronique est classé dans la catégorie des maladies imaginaires faute de pouvoir trouver des preuves scientifiques de cette maladie. « Un diagnostic précoce permettrait aux patients de gérer la maladie plus efficacement, ce qui pourrait conduire à de nouvelles découvertes sur son évolution et le développement de traitements » soulignent les chercheurs de l’Université d’Oxford, qui viennent de développer le test sanguin.
Un test sanguin fiable à 91%
Ce test, qui en est encore à la phase pilote, différencie les propriétés d’un type de cellule sanguine appelée cellules mononucléées du sang périphérique chez les personnes atteintes du syndrome de fatigue chronique, à l’aide d’une technique appelée spectroscopie Raman et d’un outil d’intelligence artificielle.
Les chercheurs d’Oxford ont testé leur approche diagnostique auprès de près de 100 personnes, dont 61 patients atteint du syndrome de fatigue chronique, 16 témoins sains et 21 patients atteints de sclérose en plaques, une maladie auto-immune qui présente de nombreux symptômes similaires à ceux de la fatigue chronique. En analysant les vibrations moléculaires de cellules individuelles, ils ont observé des différences métaboliques claires entre les patients atteints de fatigue chronique et les deux groupes témoins.
« En appliquant l’algorithme d’intelligence artificielle, le test pourrait classer avec précision 91% des patients, et pourrait même différencier les patients atteints de formes légere, modérée ou sévère de la maladie avec une précision de 84% »expliquent-ils.
Ces résultats devront être validés par des études sur des cohortes plus vastes de patients.