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L'épuisement professionnel : les signaux pour le détecter
L'épuisement professionnel : les signaux pour le détecter
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Écrit par Team marketing
Mis à jour il y a plus d'un an

À l'heure actuelle, l'épuisement professionnel semble être devenu si commun qu'il nous semble pratiquement impossible d'atteindre un équilibre entre travail et vie personnelle. La fatigue, l'ambiguïté, le stress, le scepticisme et la surcharge sont devenus une part normale de la vie professionnelle.

L'Enquête Sociale Générale de 2016, une enquête nationale qui, depuis 1972, permet de suivre les attitudes et comportement de la société des États-Unis, a mis en avant le fait que 50% de la population étudiée était continuellement épuisée à cause du travail, contre 18% il y a deux décennies.

Bien que parfois le terme "épuisement" (ou burn-out) s'applique le plus souvent aux travailleurs de la santé, aux officiers de police, aux pompiers, au personnel paramédical ou aux travailleurs sociaux qui font face à des traumatismes et doivent assurer un service humain, l'utilisation de ce terme s'est étendue à tous les travailleurs membres d'une force professionnelle connectée, hyperactive et avec de grands besoins de compensation.

Le syndrome d'épuisement professionnel va plus loin que le simple besoin de prendre des vacances ou du temps pour soi, et de nombreux experts, psychologues et institutions, insistent sur le fait que l'épuisement chronique à long terme n'est pas un symptôme, mais bien un grand problème de santé. D'ailleurs, bien qu'il n'apparaisse pas dans le "Manuel Diagnostique et Statistique de Troubles Mentaux", il apparaît effectivement dans la "Classification Statistique Internationale des Maladies et Problèmes de Santé Connexes", utilisée par l'Organisation Mondiale de la Santé.

"On se tire des balles dans le pied", explique Emma Seppala, directrice de Sciences du Centre de Recherche et d'Étude de la Compassion et de l'Altruisme à Stanford. "Biologiquement, nous ne sommes pas faits pour rester en état de stress intense tout le temps. On se perd dans l'idée que la seule façon d'être productif est d'être toujours à fond".

Il est difficile d'identifier le syndrome d'épuisement professionnel, qui parfois se ressent plutôt comme une reddition ou un échec que ce qu'il est en réalité : une maladie chronique.

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Quels sont les facteurs de stress au travail ?

  • Faire face à de nouveaux défis, comme un nouveau logiciel, un changement d'environnement ou de processus

  • Des deadlines courtes ou peu réalistes

  • Des interruptions ou conflits fréquents dans les plannings

  • Des horaires imprévisibles

  • Des exigences physiques, comme une expositions aux éléments extérieurs (vent, froid, chaleur...) ou la charge d'éléments lourds

  • Des responsabilités qui vont plus loin que ce pour quoi on a été embauché

  • Des exigences interpersonnelles, comme des interactions avec les collègues ou des clients.

Ces facteurs de stress peuvent se traduire par des attaques de colère contre des collègues, de la violence ou du mécontentement envers les êtres chers à la maison, une perte d'appétit et de passion pour les choses que l'on aimait auparavant, ou l'incapacité à trouver la motivation pour des choses qu'on réussissait très bien à faire.

La chercheuse pionnière dans l'étude de l'épuisement professionnel dès les années 70, Christina Maslach, professeure émérite de Psychologie de l'Université de Californie (Berkeley), a réalisé une étude concluant qu'il existe trois grands signaux du syndrome d'épuisement professionnel.

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Les signaux de l'épuisement à détecter

Selon l'étude de Christina Maslach, les signaux communs du burn-out incluent :

  • Se sentir émotionnellement vidé et avec un mal-être mental. Avoir des nausées. Être incapable de dormir ou se battre sans arrêt contre des maladies comme le rhume.

  • Sentir que les collègues ou que le chef vous isole, se sentir constamment déprécié ou mis en marge par eux.

  • Sentir que vous ne donnez pas le meilleur de vous-même, ou que vous travaillez généralement sans enthousiasme.

"Beaucoup de choses peuvent survenir lorsque les personnes commencent à avoir ce problème au travail", explique Christina Maslach. "Des facteurs comme l'absentéisme, le turnover, mais aussi des conséquences en termes d'erreurs, comme ne pas être soigneux avec son travail. On voit aussi de grandes difficultés pour s'entendre avec les personnes (on se sent colérique ou agressif)".

En 1981, Maslach et ses collègues ont conçu "L'Inventaire Maslach du syndrome d'épuisement". Il est aujourd'hui utilisé pour déterminer si un salarié vit un épuisement qui pourrait générer des problèmes personnels ou professionnels.

"Le phénomène de stress peut affecter en termes de santé physique, qui peut alors se lier à l'absentéisme. Parfois, la qualité du travail diminue en raison de l'épuisement", poursuit-elle. Et si quelqu'un se plaint de cela, on le traite facilement de faible...

"Pour être honnête, nous saluons le stress aux États-Unis", se lamente Maslach. "Et c'est aussi ce qui fait que les personnes gardent le silence et se taisent à propos des facteurs de stress auxquels elles font face, car elles ne veulent pas qu'on considère qu'elles ne donnent pas le meilleur d'elles-mêmes."

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Comment combattre le stress au travail ?

Si vous souffrez d'épuisement professionnel ou si ces symptômes vous semblent familiers, vous pouvez dès à présent mettre en place certaines astuces, avant de pouvoir prendre quelques jours pour récupérer (car il vous faut définitivement envisager de prendre du repos pour récupérer si vous le pouvez).

  • La respiration consciente, qui peut intervenir sur le système nerveux parasympathique pour aider à réduire ou contrôler le stress.

  • Les pauses fréquentes, de préférence de cinq minutes toutes les 20 minutes passées à faire la même activité ou assis à son bureau.

  • Une chaise et un bureau ergonomiques, comme un meuble qui peut vous permettre de travailler assis ou debout, et même une petite plante dans votre bureau.

  • Un mentor de confiance à qui vous pouvez vous confier et créer d'autres stratégies pour gérer les problèmes professionnels.

  • Un passe-temps extérieur au travail où vous pouvez vous relaxer, déstresser et vous éloigner pendant quelques heures du travail. Rien de spécifique, mais de l'exercice régulier ou d'autres activités physiques font des merveilles et ont de nombreux bénéfices, en plus de vous soulager du stress.

Si vous avez la possibilité de travailler à distance, c'est aussi une bonne façon de soulager le stress de votre vie. Travailler hors d'un bureau de façon périodique vous permet de le faire depuis un espace tranquille et contemplatif, où la créativité peut fleurir. Cela pourrait aussi vous permettre de passer plus de temps dehors. De façon général, précise Christina Maslach, le lien humain est le plus efficace pour combattre l'épuisement.

"Ce que nous avons découvert, c'est que la santé des personnes, le bien-être, tout dans la vie va bien mieux lorsqu'on est connecté à d'autres personnes", dit-elle. "Ce réseau social où chacun épaule l'autre, où ils sont là pour vous comme vous pour eux, cela vaut de l'or. C'est une ressource très précieuse".

Jason Lang est le leader de l'équipe de Programmes de Santé sur le Lieux de Travail des Centres pour le Contrôle et la Prévention des Maladies. Il explique que, outre une alimentation variée et équilibrée, de l'exercice et du repos, il existe une manière infaillible de combattre le mal-être général, l'insatisfaction, la baisse du moral et l'épuisement : "le rire ! Trouvez de l'humour dans votre quotidien."

Si vous sentez que le travail vous pèse et que vous n'arrivez plus à vous en sortir, n'hésitez pas à prendre contact avec un psychologue qui pourra vous aider à dépasser l'épuisement professionnel.

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